Le Petit Point dit Point de saint Cyr
Jusqu'alors on utilisait différent point tels : "faicts au gros point sur
canevaz", "faicts sur point croisé d'or, d'argent et de soye de
nuance ..." L'inventaire des joyaux de la Couronne, dressé au château de
Vincennes en 1418 signale "une petite bourse à poins". En 1480, la veuve
du roi René fait exécuter à Jean Guillebert, son menuisier, un métier
à tapisserie; puis en 1483, dans l'inventaire de Charlotte de Savoie, veuve de
Louis XI, est mentionné un métier à tapisserie au point. Catherine de
Médicis, au dire de Brantôme,
"passait fort son tems, les après-dinées à besoigner
après ses ouvrages de soye où elle estoit tant parfaite qu'il estoit
possible". (Notons que c'est en son honneur que DMC® à créé
la gamme prestigieuse de laines à tapisserie de ce nom). Madame de Maintenon
intégra ce savoir faire et tout ces points de tapisserie dans ses leçons.
Mais le plus beau de tous ces points, le plus solide, le plus fin, Le PETIT POINT
était enseigné en fin d'études.
Le point de saint Cyr a aussi gardé de ses origines le classicisme de son
siècle. C'est le point de tapisserie Royal par "excellence". Dès
cette époque, la tapisserie au point de saint Cyr devient un fait de société
et envahit les boudoirs et les salons. On le retrouve sur une tapisserie de Madame de
Mailly que Louis XV lacéra d'un coup de couteau, plus tard, sur les garnitures de
fauteuils réalisées par Marie Antoinette pour Compiègne.
Exécutée à la cour ou dans la bourgeoisie de province, la tapisserie
au point de saint Cyr est entrée dans l'histoire. Les grands de ce monde vont
continuer la tradition en brodant des tapisseries au Petit Point pour leur mobilier, la
duchesse de Berry pour son château de Rosny et le général Cambronne
pour occuper ses vieux jours...
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